Tentation de posséder un Évoli

Celadopole, une ville lointaine qui semblait maintenant avoir beaucoup plus à lui offrir que tout autre ville qu’il lui viendrait en tête. Ses grands yeux bleus dissimulés par des lunettes de soleil regardaient le paysage défiler devant elle en une nuée de couleur qui semblait se bousculer pour occuper toute la fenêtre du train. Rêveuse, la jeune agente de la Team Rocket songea à la suite d’événements qui l’avaient conduite sur la route de Celadopole.

Ce matin-là, à Jadielle, Bunny avalait son petit déjeuner en écoutant distraitement les informations du journal télévisé du matin. On disait qu’à Celadopole, une réserve destinée à Évoli et ses évolutions allait ouvrir ses portes plus tard dans la journée. Dans la petite maison, on avait cessé toute activité et augmenté le volume du vieux poste de télévision donné par un vieil oncle radin lorsqu’il s’en était acheté un nouveau. Déjà, la tête de la jeune fille bourdonnait d’idées. Un Évoli….Puis, elle continua à songer. Un Voltali, l’évolution électrique de ce pokémon oh combien étrange et hors du commun. Déjà, l’idée était plus que séduisante. Et de toute façon, si elle mettait la main sur un Évoli, elle pourrait toujours le faire évoluer plus tard. Et si elle ne réussissait qu’à trouver une autre des nombreuses évolutions du pokémon, Giovanni en serait sans aucun doute très content. Ce serait le début d’une longue série de preuves données à Giovanni pour qu’il comprenne avoir fait un bon choix en l’acceptant dans l’organisation. Ainsi donc, avant même de savoir comment, elle avait décidée qu’elle irait à Céladopole. Coûte que coûte, elle aurait un jour un Voltali en sa possession.

Elle fini d’engloutir son maigre repas et escalada les marches vers sa chambre quatre à quatre. Ouvrant une petite tirelire à l’effigie de Rondoudou, Bunny calcula mentalement l’argent manquant. Dévalant les escaliers à la hâte, elle alla se planter droit devant son père, déterminée.

- Pourquoi autant désirer aller à Céladopole?
- Je dois voir cette réserve. Tu te rends compte à quel point ils sont rares!
- Pourquoi si vite? Pourquoi pas un autre jour?
- Parce qu’avec l’ouverture il y a des cérémonies et tout. Mais la principale raison, c’est que si je n’y vais pas tout de suite, je vais mettre le projet en attente. Je veux être sur de ne pas devoir me dire : bientôt, plus trop de temps à attendre, pour finalement ne jamais y mettre les pieds.

Durant un instant, elle avait eut peur de s’échapper. Un peu plus et elle disait : « Je dois y aller pour en capturer un. Je vais capturer un Évoli. Sinon, ce sera un autre que je donnerais à Giovanni! ». Et là, son père de demander pourquoi lui donner un pokémon et les plans de Bunny de tomber tristement et inéluctablement à l’eau. Toutefois, rien de cela ne se produisit et environ deux heures plus tard, elle avait son billet de train grande vitesse avec Céladopole comme destination.

Le départ serait le lendemain matin et elle arriverait à Céladopole environ à l’heure du déjeuner. Ainsi donc, elle avait la journée pour se préparer. Bunny agrippa divers vêtements presque au hasard et les jeta littéralement dans sa grosse valise brune. Dans les poches de sa veste, elle enfouie la pokéball de Pikachu et deux autres pokéballs vides. De plus, elle avait sorti un vieil appareil photo hérité d’une vieille tante qui passait sa vie à prendre une tonne de cliché. Inutile de dire que l’appareil était de qualité et faisait très professionnel. Pour finir, elle prit une bonne douche et se coucha tôt après avoir terminé tous les préparatifs.

Le lendemain matin, s’habillant, avalant un petit déjeuner rapide. Vers sept heure trente, elle donnait rapidement la bise à ses parents et sortait. Elle portait des bottes à hauts talons qui s’arrêtaient un peu en bas des genoux. Avec cela, une jupe arrêtant quelques centimètres en haut des genoux et un chandail à manches trois quart. Pour compléter le tout, une élégante paire de lunettes de soleil et un coupe-vent. Agrippant ses bagages, elle se préparait mentalement à son séjour de plusieurs jours à Céladopole.

Sortant dehors, ses longues jambes la guidaient vers la gare. Dans son dos, ses longs cheveux blonds attachés comme à l’habitude ondulaient au rythme de ses pas et commençaient à briller sous le soleil naissant. On en était à l’étape où l’air était toujours humide grâce à la rosée du matin qui commençait à se dissiper lentement. Toutefois, l’air n’en restait pas moins léger, frais et vivifiant lorsqu’on le respirait. Bientôt, Bunny était devant la gare. S’arrêtant un moment, elle plongea la main dans la poche contenant les trois pokéballs. Elle se saisit de celle de Pikachu et l’emmena tout près de ses lèvres avant de murmurer.

- Bientôt, nous aurons sans nul doute un nouveau compagnon.

Puis, elle remit l’objet où il était initialement et se remit en marche. Elle gravit d’abord les trois petites marches et pénétra dans la gare. Dans l’établissement, un silence de plomb régnait et semblait écraser l’atmosphère de la pièce d’un plaisir malsain qui créait un certain malaise. On aurait dit que l’air vibrait de par son vide significatif. Durant un moment, la jeune fille voulu tourner les talons et rentrer chez elle. Bunny était immobile, se tenant là où elle aurait été plus que nuisible si elle n’aurait pas été seule à ce point dans l’établissement. Puis, comme en écho à ses pensées, la pokéball dans sa poche s’agita. Le pokémon électrique voulait-il lui dire de laisser tomber ou l’encourageait-il? Quoi qu’il en soit, le train se faisait entendre dans le lointain, annonçant son arrivée dans un avenir rapproché. Se reprenant en main, elle se dirigea vers le quai, amorçant bientôt son voyage qui la mènerait jusqu’à Céladopole.

Maintenant, on en revient aux couleurs qui se bousculent dans la vitre du train grande vitesse. C’était l’étape de cette « opération » la plus longue et la plus oppressante. Plus loin, une vieille dame lui jetait parfois des regards d’envie. C’était comme si elle regrettait de ne pas être la jeune femme qui mettrait bientôt la main sur un Évoli si tout allait bien. Bunny chassa cette idée idiote de sa tête. Qui pouvait bien savoir ce qu’elle allait bientôt tenter de faire?

Une fois à la gare de Céladopole, elle saisit ses bagages et se dirigea vers la sortie. On aurait dit que chaque regard lui étant adressé était lourd de reproches qui faisaient naître un goût amer de culpabilité au plus profond de sa gorge. Le pire? Sans doute le petit : « Bienvenue à Céladopole et bon séjour! » prononcé par une jeune femme lorsqu’elle descendit du wagon. Bunny s’attendait à ce qu’elle ajouta quelque chose du genre : « Ceux qui tentent de capturer illégalement un Évoli vont tous se faire prendre et regrettons ne serait-ce que d’y avoir songé ». Toutefois, elle ne le rajouta guère et Bunny mit cette pensée là également de côté avant de partir le plus vite possible.

Bientôt, Bunny trouvait un hôtel bon marché et s’y engouffrait rapidement. Elle paya et on lui remit les clefs de la chambre cinq. Une fois arrivée, elle y déposa ses choses et retira les lunettes soleil. Elle retira également les pokéball du coupe-vent avant de retirer le vêtement lui-même. Elle se saisit de l’appareil photo toujours dans sa petite « sacoche de rangement ». Elle était rouge et possédait deux pochettes. L’une grosse où reposait l’appareil et une plus petite où elle glissa les 3 pokéballs avec la pellicule de rechange de l’appareil. Se servant de la longue ganse noire, elle passa le petit sac en bandouillère et sortit après avoir soigneusement verrouillé la porte de la chambre.

Peu de temps après, Bunny s’apprêtait à se servir de ses incontestables talents de comédienne pour s’introduire dans la réserve. Elle s’approcha de l’une des entrées où un jeune homme semblait monter la garde.

- Que puis-je pour vous chère demoiselle?
- Je suis venue pour prendre des photos d’Évoli et de ses évolutions. On n’a pas la chance de les voir chaque jour après tout.
- Puis-je jeter un œil à votre appareil photo?

Bunny accepta avec joie et lui tendit la « sacoche » de rangement rouge. Il ouvrit la grosse pochette et y prit l’appareil. Il l’examina rapidement et le remit en place.

- Et dans la petite pochette?
- Des pellicules de rechange.
- Bien, bonne journée madame.

Sur ce, il lui redonna le petit sac rouge et la laissa entrer. Bunny s’était introduite avec succès dans la réserve. Afin de bien jouer le personnage, elle prépara son appareil afin de prendre des clichés et partit à la recherche d’Évoli. Marchant durant un moment, elle s’éloigna assez pour être totalement hors de vue. Plus loin, une branche craqua. Elle était sur une piste. Silencieusement, Bunny s’avança et écarta des branchages. Deux Évolis se bagarraient. Rien de bien grave en fait, on voyait qu’ils ne faisaient que jouer. Souriante, la jeune femme posa un genou au sol et commença à prendre les pokémons en photos.

Après un long moment, l’appareil fit un petit bruit montrant qu’il était temps de changer de pellicule. Plongeant la main dans la petite sacoche, elle agrippa la pellicule et les interchangea rapidement. Puis, elle fit assez de clicher pour remplir celle-là aussi. Son alibi était fait, on ne la soupçonnerait pas.

Se levant, elle s’approcha. L’un des deux Évoli ne demanda pas son reste et fila dans les herbages. L’autre resta là à l’observer. La jeune femme se pencha et tendit la main. Le pokémon la sentit longuement, puis la licha et se sauva ensuite rapidement. Dans la tête de Bunny, une seule pensée règnait maintenant.

** Je dois trouver un Évoli, voir un oeuf d'Évoli si il le faut...C'est maintenant ou jamais!!**

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