Minato et son Carapuce déprimé [Solo]

[ Premier Poste ]

Marchant le long de la route menant à Jadielle, j’ai décidé de libérer mon Carapuce de sa pokéball. Ce dernier était tranquille cette soirée là, nous nous ne nous connaissions pas encore assez pour dire que nous étions les meilleurs amis du monde. Toutefois, il était très calme et semblait docile. J’avais décidé de l’appeler Squirtle, le nom anglophone qu’on donne à sa race. Je crois que je retiens un peu plus facilement les noms anglais que les noms francophones, alors pour le reste de mon aventure, ne soyez pas étonnez que je me mette à utiliser certains termes. Je préfère m’exprimer de cette façon, c’est plus simple et plus rapide pour moi. Nous avions un ciel orangé au-dessus de notre tête, bientôt des pokémon iraient se coucher, d’autres apparaîtraient, tels que des Hoothoots ou des Fantominus. Je préfère me promener la nuit, mais j’ignore tout de ces régions. Ce n’est pas comme à Johto où je croisais souvent ces types de pokémons. J’ai croisé quelques Pidgeys et quelques Rattatas depuis que je suis partit de Pallet, mais aucun d’entre eux ne s’est montré agressif, jusqu’à présent. Squirtle me regarda, se demandant pourquoi il m’avait sortit de sa pokéball.

« Alors Squirtle, te sens-tu près à vivre une nouvelle aventure? » Lui demandai-je.

Il couina pour ensuite examiner le sol. Il semblait déprimé.

« Ne fais pas cette tête, je suis ton nouveau maître. Mais si tu n’apprécies pas ma compagnie, je comprendrais… » Dis-je ensuite pour lui faire saisir le fait que je ne pouvais pas le forcer à m’aimer.

Il ne semblait vraiment pas enthousiaste. Je ne comprenais pas ce qu’il disait, bien qu’il essayait de communiquer avec moi. A vrai dire, on ne pouvait pas toujours comprendre un pokémon dès le début de son entraînement ou de son dressage. Nous devions passer beaucoup plus de temps ensemble et j’ai bien peur que Squirtle n’y fasse pas exception. Nous marchâmes donc le long de la route en essayant d’éviter les combats, il n’avait pas l’air de vouloir se battre de toute façon. Je lui disais des mots d’encouragements alors qu’il baissait toujours sa tête. Je crois même qu’il se mit à soupirer à quelques reprises. Avais-je hérité d’un pokémon dépressif? Il me faudrait peut-être le faire examiner de plus près, par un spécialiste. Je n’avais pas assez d’argent sur moi, peut-être que le Centre Pokémon pourrait me faire un bon prix. Au moment où nous allions escalader une butte, un Rattata sortit des herbes et fonça dans Squirtle.

« Ça va, rien de cassé? » Demandais-je à mon pokémon.

Il hocha la tête alors que le rat le fouetta au visage avec sa queue. Cela déstabilisa Squitle qui recula d’un pas avant de se cacher dans sa coquille. Décidément, j’avais hérité d’un cas particulier. Je secouais ma tête, déçu de son comportement. Le Rattata continua à s’attaquer à mon pauvre Squirtle. Je n’avais pas d’autre choix que de m’interposer afin de protéger mon nouvel ami. Je pris mon sac de voyage pour le frapper dans le flanc. Le petit monstre fut propulsé à quelques mètres de nous. J’en ai profité pour renfiler mon sac pour ensuite ramasser Squirtle en vitesse. Ensuite, je me mis à courir le long de la route afin de rester loin des hautes herbes. Nous croisâmes à quelques reprises des Caterpies ou bien des Weedles, de petits insectes qui devaient normalement se cacher en forêts. Certains d’entre eux s’attaquèrent à moi, bien que je faisais mon possible pour les éviter. Décidément, j’étais dans une belle galère. Squirtle n’avait pas envie de se battre et moi je devais tout le temps prendre la poudre d’escampette. J’avais maintenant prit plusieurs coups de becs et morsures de pokémon, je regrétais amèrement de ne pas avoir emporté avec moi mon Germignon et mon Héricendre. Ces derniers m’écoutaient au moins. Je pris une grande respiration tout en apercevant au loin, des lumières de la ville. Parfait, me suis-je dis. Nous allons bientôt pouvoir aller nous reposer.

- Squirtle… Couina mon pokémon.
- J’ignore ce que t’as, vieux, mais faudrait que tu te ressaisisse. Je ne pourrais pas me battre pour toi, tu sais? Lui dis-je entre deux fuites de pokémon sauvages.
- Squiiirtle! Braille alors la tortue.

Je n’en peu plus de le voir ainsi. Qu’ai-je fais pour mériter un pokémon pareil? Il se met à pleurer à chaudes larmes alors que je pénètre la ville de Jadielle. Je suis essoufflé, j’ai mal et j’ai besoin de repos. Squirtle ne fait plus que pleurer en silence dans mes bras. Avait-il mal quelque part? Avait-il une peine de cœur? S’ennuyait-il de ses parents? J’avais l’impression que le professeur Chen m’avait donné un Carapuce défectueux. Alors même que j’allais traverser la porte du Centre Pokémon, Squirtle sauta en bas de mes bras et fuit en direction de la route d’où nous venions de sortir. Impatient, j’ai poussé un long grognement et je me suis lancé à sa poursuite. Le pauvre poussa un cri de douleur, quelques mètres plus loin. Il se fit attaqué par une horde de Rattatas. Décidément, ce n’était vraiment pas son jour. Il voulait retourner au Bourg Pallet, mais pourquoi? Je me mis donc à courir vers Squirtle en espérant qu’il ne s’était pas fait tué. Enfin arrivé à la tortue, j’ai lancé un ordre à ce dernier pour qu’il s’attaque à ses agresseurs. Il refusait de m’écouter. Pourquoi? Mais qu’est-ce qu’il a bon sang?

« Squirtle, cesse de me désobéir! » Aboyais-je.

Le pokémon ne m’écoutait même plus. Il mordit les Rattatas qui se trouvaient près de lui et prit la fuite, repartant ensuite vers Pallet. Mais quel entêtement! Je sortis de ma ceinture la pokéball qui lui était adressé, puis je l’appela dans sa cette dernière. Le rayon ne l’atteignit jamais, il était trop rapide. Encore une fois, il fut attaqué, mais cette fois par quelques Pidgeys. Je plissais des yeux; j’étais de plus en plus frustré. Ça ne se faisait pas de jouer avec moi comme ça! Si c’est comme ça, je vais t’abandonner, pokémon de malheur! Me suis-je dis intérieurement. Mais je m’étais promis de continuer mon aventure, coûte que coûte. Je l’échangerais contre une autre créature s’il le fallait. Pour le moment, il me fallait le rattraper. Squirtle s’échappa une autre fois, mais cette fois, il arrosa ses ennemis tout en se propulsant dans les airs avec un énorme jet d’eau. C’était quand même impressionnant comme spectacle. J’avais l’impression d’assister à un spectacle de coordination. Cette eau était si claire et si bien agencée avec ses mouvements que tous les Pidgeys furent déstabilisés. Et c’est là que je compris quelque chose d’important. Ce pokémon était celui d’un autre dresseur. Il n’était pas du tout prêt à être dressé par quelqu’un d’autre.

Je rejoins finalement Squirtle près du laboratoire du professeur Chen. Il grattait sur la porte pour qu’on vienne lui ouvrir cette dernière. Un scientifique ouvrit la porte, pile au moment où je me suis arrêté devant elle. J’en profitais pour ramasser le Carapuce. Je le remis ensuite entre les mains du jeune homme pour lui expliquer la situation.

« Ah, je vois… Malheureusement, son maître ne veut plus de lui. Il l’a abandonné au laboratoire il y a quelques mois. Il était mourrant à l’époque et souffrait d’une maladie rare. Ne pouvant plus s’en occuper, il nous l’a confié dans l’espoir qu’on lui trouve un nouveau maître. » Me dit-il.

- Et Squirtle refuse de partir d’ici, si j’ai bien compris… Il croit toujours que son ancien maître va venir le chercher, n’est-ce pas?
- Je crois bien que c’est le cas, dit alors le professeur Chen, qui sortait de son bureau.

Il portait toujours sa longue chemise de laboratoire, bien qu’on pouvait désormais voir des cernes sous ses yeux. Il semblait très fatigué. Il est vrai qu’il se faisait tard. Il s’approcha de moi et de son assistant avant de me dire :

« Tu es son troisième maître. L’autre est venu l’échanger il y a une semaine, contre un autre pokémon de son espèce. »

- Est-ce que ça veut dire que je vais devoir faire la même chose? Lui demandais-je.
- Malheureusement, nous n’avons plus de Carapuces en stock. Nous allons devoir attendre que les prochains œufs ne soient éclos avant de vous contacter.
- Y a-t-il un moyen que je puisse garder celui-ci alors?

Squirtle dans mes bras boudait. Il voulait rester ici et ne voulait pas quitter Pallet pour toutes les baies du monde. Il croisa ses petites pattes et prit un air prétentieux alors qu’on le regardait.

« Il refuse d’accepter la mort de son premier maître. » Précise le scientifique qui accompagne le professeur Chen.

- Bah, même si c’est un pokémon, il a tout de même ses sentiments, On ne peut pas forcer une bête à nous suivre si elle ne veut rien savoir de nous, répliquais-je alors.
- Il est vrai, dit comme cela. Mais il serait mieux pour lui de passer à autre chose. Son maître ne reviendra plus jamais à notre laboratoire. Ce Carapuce est donc condamné à rester cloîtré dans nos murs pour l’éternité, ajoute Chen.
- C’est un triste sort pour un pokémon… En plus il est encore jeune.

Squirtle dans mes bras s’était calmé. Il me regardait tristement avant de se remettre à pleurer. Il me fait décidément pitié. Peut-être que j’y suis allé un peu fort avec mes paroles, un peu plus tôt. J’ai décidé de garder ce pokémon et il était hors de question que je le rende. Même s’il me casserait la tête avec ses pleurs et ses crises, il me fallait un pokémon et lui un nouveau maître. C’est là que je me suis dit qu’il me faudrait le dompter en ayant recours à la psychologie inverse. J’ai donc laissé le pokémon près du laboratoire, gardant mettant la pokéball dans ses pattes. Puis je me suis éloigné avant de m’enfoncer dans les hautes herbes de la route.

« Mais que faites-vous?! C’est de la folie! » Cria le scientifique assistant.

- Je sais ce que je fais! Lançais-je avant de me faire entourer par quelques Pidgeys et Rattatas.
- Laisse-le faire, assistant. Je crois comprendre ce qu’il compte faire.

Alors que je me faisais piocher et mordre par les petites bêtes qui m’entouraient, alors que je criais de douleur, Squirtle m’observa avec un drôle d’air. Il avait l’air d’avoir très honte de lui maintenant. Il couina quelques fois avant de se lancer à ma poursuite. Il bondit alors sur les pokémons qui m’attaquaient et lâcha sa pokéball près de mes pieds. Enfin, il avait compris. J’ai besoin de lui, il a besoin de moi. Maintenant qu’il avait mon écoute, je me mis à lui donner des ordres. Il réussit à mettre K.O. un Rattata à lui tout seul et affaiblit ensuite un Pidgey que j’ai décidé de capturer. J’ai donc préparé une pokéball vide pour la lancer dans sa direction. Quelques instants plus tard, le pokémon m’appartenait. Les autres bestioles prirent la fuite, alors que Squirtle reprenait son souffle.

« Bah, tu vois Squirtle. Nous faisons une belle équipe! » Lui dis-je avant de me pencher vers lui, afin de lui caresser la tête.

- Squiiiiirtle! Couinait-il, enthousiaste.
- Je suis désolé pour ton maître, je ne pourrais peut-être pas le remplacer, mais j’espère au moins que tu voudras devenir mon ami… Qu’est-ce que t’en dis?
- Squirt… Prononce-t-il ensuite, baissant son regard.

Il a honte de lui, ça se voit à la posture de son corps. Je ne me suis jamais senti aussi vivant de toute ma vie. Cette soirée fût dingue jusqu’à présent, mais il était temps pour moi d’aller me coucher. Je pris donc Squirtle dans mes bras, le remerciant ensuite de m’avoir permis de capturer un Pidgey, puis nous nous enfonçâmes plus loin dans la ruelle. Bientôt, nous arrivâmes à Jadielle pour une seconde fois. Ce double aller-retour m’avait énormément épuisé. J’avais mal partout, mais ce n’était pas pour rien. J’avais réussi en une soirée à acquérir deux pokémon et je commençais enfin mon aventure en tant que Dresseur. Je comprenais enfin l’excitation de mes amis qui avaient réussis autant d’exploits avec leurs propres pokémons. Squirtle quant à lui roupillait déjà dans mes bras. Arrivé à Jadielle, je me suis dirigé au Centre Pokémon. Cette fois, la tortue ne fit rien. Elle était abattue d’épuisement.

« Enfin… Je vais pouvoir commencer ma nouvelle vie. » Me suis-je dis, alors que j’entrais à l’intérieur du Centre.

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